2 mars 2003:
Préparation et déroulement d'une course DH

Voici un texte sur comment se préparer à effectuer sa première course de descente. Il est un peu long et pas très imagé, mais il contient vraiment l’essentiel pour passer un week-end agréable de descente.

Ce qui m’avait le plus effrayé, à l’idée de participer pour la première fois à une course de descente l’année dernière, c’était le manque de préparation et de conseils. Je n’avais pas trouvé d’articles ou de chroniques sur l’art de débuter en descente. Pour remédier à la situation, j’ai décidé d’en écrire une afin de faciliter la tâche aux futurs descendeurs.

-Avant de partir :
1- Inspection et bien serrer le tout!
Les jours précédant la compétition, une inspection approfondie est fortement conseillée. Ce ne pas rendu sur le site de la compétition qu’il est temps de se rendre compte que l’huile de son système de freinage a besoin d’être changée…. Porter une attention particulièrement à tous les boulons qui auraient pu se déserrer suites aux vibrations que le vélo a enduré lors des descentes et s’assurer qu’il n’y a pas de fuites au niveau de la fourche. Si les patins de freins ne sont pas trop usés et que les vitesses changent bien, la monture est prête!

2- Prévoir plusieurs gants et «tears off»
J’ai vu cet été, des coureurs à petits budgets, porter des gants de jardinage durant les pratiques et je les ai trouvés ingénieux. Si votre budget ne vous permet pas d’acheter plusieurs gants de DH/motocross, assurez-vous d’avoir au moins une 2e paire de gants (peu importe le type) qui peut vous dépanner. Après avoir chuté dans un trou de (boue) ou s’il pleut abondamment, avoir une autre paire de gant au sec n’est pas un luxe… N’oubliez pas que vos gants sont le seul contact avec votre guidon! Quant à vos lunettes, utiliser des protections de plastique («tears off») sur vos lunettes. Cela permettra à vos lunettes de ne pas se faire égratigner et vous pourrez enlever les «tears off» au besoin. Cependant, il existe différents modèles de «tear offs» et ils ne sont pas compatibles entre eux. Prévoyez avoir les vôtres en quantités raisonnables (5-6).

3- Pièces de rechange
C’est hallucinant de constater que les descendeurs les plus fortunés ou ceux commandités traînent avec eux pratiquement un deuxième vélo en pièces détachées dans leur coffre à outils. Mais c’est pour une raison bien simple: TOUT peut casser durant une fin de semaine de descente. Il est donc préférable d’apporter avec soi, au minimum: des chambres à air, des câbles et gaines de vitesse, des «ties wraps», une chaîne, un dérailleur arrière et des patins de frein. Au pire, si vous n’avez pas un de ces items ou si vous en brisez un autre, il sera toujours possible de l’acheter d’un autre coureur ou de la boutique de vélo la plus proche du site de course. Mais on n'est jamais mieux servi que par soi même. Alors n’hésitez pas à acheter des pièces en surplus lorsque votre budget le permettra. Elles sauveront peut-être un jour votre fin de semaine de descente ou vous pourrez la revendre à un autre coureur dans le besoin. Pour ce qui est de la (mécanique), apportez tout les outils que vous possédez. Idéalemement, le coffre d’outils d’un descendeur devrait être constitué, au minimum, de clés Allen, d’un dérive-chaîne, de clés à déjanter en métal (n’essayez pas d’enlever un pneu DH à carcase rigide avec des clés à déjanter en plastique…), des pinces, une clé à rayon, un tournevis et des contenants d’huile, de graisse et de dégraisseur.

4- Pneus pour conditions sèches et mouillées
Idéalement, tous descendeurs devraient avoir au minimum deux paires de pneu. Un terrain mou et mouillé et un parcours rocailleux et sec ne nécessitent pas du tout les mêmes pneus. N’oubliez pas que seul vos pneus touchent à la piste…. Personnellement, j’ai en plus de cinq paires et ce n’est nullement exagéré. Je me considère privilégier d'être commandité et de pouvoir m’équiper à petit prix puisqu’un pneu de DH se détail aux alentours de 90$. Mais, en usant de ruse, il est possible à tout le monde de s’équiper correctement. Surveillez les annonces classées (il y a souvent des pneus à vendre) et également demandez aux coureurs commandités qui se départissent de leur équipement qui n’a pas servi à la fin de la saison s’ils en auraient à vous vendre.

5- Vêtements, imperméable et articles de camping
Passer une journée entière à faire du vélo et être assis dans un remonte-pente à la pluie nécessite des vêtements appropriés. Plusieurs descendeurs possèdent un imperméable de couleur «vert camouflage» qu’ils ont déniché dans un magasin de type «surplus d’armée» pour une quinzaine de dollars. À ce prix-là, vous n’aurez pas peur de le déchirer en chutant. En passant, il est préférable, pour les courses en mai ou septembre, de prévoir des vêtements chauds au cas où qu’il ferait très froid… Prévoyer également une nappe (un rideau de douche peut aussi bien faire l’affaire) pour étaler votre équipement pour le faire sécher ou lorsque vous voudrez vous étendre pour faire des exercices d’étirements. C’est beaucoup plus confortable et douillet que de s’installer directement sur le sol. Pour ce qui est du coucher, le camping est une alternative économique à l’hôtel puisqu’une (tente une place) ne côute qu’une quarantaine de dollars. Il est à noter qu’apporter un cadenas pour attacher son vélo durant la nuit n’est pas un luxe. On ne sait jamais ce qui peut arriver…

6- Équipement de protection
Soyez prudent et bien équipé. Petit message en passant, une fois que vous avez enfilé votre maillot à manches longues et vos culottes longues, personne ne saura ce que vous portez en dessous. Alors, pas besoin d’avoir une marque à la mode (Fox, Dainese, etc.) pour être bien protéger. Mieux vaut avoir des épaulettes de hockey et des protecteurs de football, que rien du tout… Également, un casque intégral («full-face»), quoiqu’il ne soit pas obligatoire, est (FORTEMENT) conseillé!!!

-Déroulement de la course:
7- Les pratiques
Voici les conseils de Jimmy Coll, champion de la Coupe du Québec 1997.

«Lors des premières courses, soyez plus conservateurs dans les parties difficiles. Si vous négociez bien les parties plus difficiles, ça vous mettra en confiance et vous gagnerez de la vitesse dans le reste du parcours. Aussi, lors des pratiques, si vous avez de la difficulté avec une section, arrêter vous 1 minute et essayer de trouvé pourquoi vous avez de la difficulté pour pouvoir ensuite vous corriger. Si vous faites la course sans avoir trouver le problème, il est fort probable que vous tombiez exactement à cet endroit.»

http://www.dhracer.com/fr/entrevue/pilotes/jimmy_coll_01.html

J’ajouterais à cela qu’il ne faut pas hésiter d’essayer différentes lignes possibles durant les pratiques. Les pratiques sont là pour ça! Finalement, jamais il ne faut enlever une pièce de protection à cause de la chaleur ou de la fatigue même si l’on décide de ralentir la vitesse de ses pratiques. Ralentir est souvent plus dangereux que d’aller à la vitesse où l’on se sent à l’aise. Nous sommes plus vulnérables d’effectuer une chute quand nous effectuons un changement à notre routine…

8- La pratique obligatoire
Un commissaire de course apposera ses initiales sur la plaque à l’avant de votre vélo et vous serez ainsi autorisé à prendre part à la course par la suite. Petit conseil pratique, apposez votre plaque en dessous des câbles de frein et de vitesses, et non par-dessus comme en XC!!! Je l’ai appris à mes dépends à mes débuts.

9- La préparation d’avant course
Après les pratiques, les heures de départ sont affichées généralement une heure avant le premier départ. Assurez-vous de prévoir assez de temps pour utiliser le remonte-pente pour ne pas manquer votre course en arrivant en retard au portillon de départ!

10- La course
Visualisez et répétez dans votre tête ce que vous faisiez durant les pratiques pendant que vous attendez votre départ. Ensuite, une fois sur le portillon de départ, posez à terre le pied que vous êtes le plus à l’aise de «clipper» (ou de poser si vous êtes en «flat») le plus vite possible sur la pédale et laissez l’autre pied sur la pédale.

Après…
Amusez-vous! Une fois arrivé en bas, partagez vos impressions sur le parcours et votre descente avec les autres coureurs. Profitez-en pour regardez les autres descendre et admirer le spectacle!

Pour des renseignements sur les catégories d’âge et d’habileté, consultez le site de la Fédération Québécoise des Sports Cyclistes www.fqsc.net
Il est possible de prendre part à une course si :

- Vous êtes âgés de 15 ans ou plus en date du 31 décembre de l'année en cours;
- Vous portez des vêtements longs (ou de la protection couvrant vos bras et jambes si vous êtes en maillots à manches courtes et culottes courtes) et des gants longs;
- Vous êtes munis d’un casque approuvé AINSI, Snell ou l’ACNOR;
- Vous avez des embouts fermés à l’extrémité de votre guidon.

Pour terminer…
Un merci spécial à Patrick Tellier pour avoir lu ma chronique avant sa mise en ligne et d'y avoir ajouté son grain de sel.


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