3 juin 2012: Journée Nationale des Sentiers 2012 - implication printanière pour changement estival

Lorsqu'on parle d'une journée d'entretien de sentiers, on utilise souvent le terme «corvée». Avouez que ça sonne mal. Les premiers mots qui nous viennent en tête sont: travail, besogne, désagrément, labeur et obligation. Ça ne paraît pas très amusant. Dans ce contexte, il n'est pas évident de motiver les jeunes cyclistes à s'impliquer.

Je vous rappelle que nous sommes 10 ans en retard sur l'Ouest canadien sur l'aménagement d'obstacles pédagogiques XC. Si j'avais passé la Journée Nationale des Sentiers qu'à passer le balai et le râteau pour me donner bonne conscience, ça n'aurait rien changé à cela.

Au printemps, j'ai plutôt passé bénévolement plus de 4 journées de 10 heures à aménager au CECRG ce qui manque à la région de Québec. Depuis, tous les clubs et tous les cyclistes peuvent aller au CECRG se pratiquer gratuitement.

http://www.vmqca.qc.ca/chroniquesdh/chroniques/20120502.html
http://www.vmqca.qc.ca/chroniquesdh/chroniques/20120516.html

J'ai fait comprendre aux jeunes, que sans cette implication de «digging» printanière, aucun de ces obstacles ne serait apparu comme par magie au CECRG. Ma philosophie pour cette année (qu'on y adhère ou pas) a été de montrer, lors du 2 juin 2012, le changement et l'impact que le «digging» peut apporter à la communauté.

Le Club Cycliste Subway-Génétik avait organisé leur corvée le 12 mai dernier. Autant eux que moi, nous avions déjà fait notre part. Rendu au 2 juin, nous avons plutôt profité de la Journée Nationale des Sentiers pour MONTRER aux jeunes cyclistes le résultat d'une journée de "digging", EXPLIQUER les techniques de construction utilisées, faire ESSAYER en vélo les obstacles et les faire TRIPPER sur ce que j'avais aménagé.

Voici un compte-rendu du déroulement de cette journée «Freeride» où nous avons pratiquées à cabrer le vélo, à se trouver en phase aérienne et à amortir la réception. Tout cela a été rendu possible grâce au travail bénévole d'aménagement de sentiers.

Nous y sommes allés progressivement avec les cyclistes de montagne adolescents et ils ont tous réussis de beaux exploits. Aucune chute ne s'est produite et nous n'avons vu que des sourires apparaitre sur leur visage.

La première chose que nous avons pratiquée est le fameux wheelie en «Power Assisted Lift»: utilisation d'un transfert de poids et la motricité pour cabrer. Bref, éviter de tirer sur le guidon. Nous avons mis l'emphase sur cette technique et nous nous sommes amusées dans le stationnement à s'exercer. Puis, nous avons pratiqués des «manuals». Un conseil, si cette chronique vous a motivée à aller en faire, n'oubliez pas de garder, en tout temps, au moins un doigt sur le frein arrière. Un léger freinage arrière permettra de faire redescendre le devant du vélo si vous sentez que vous allez trop partir vers l'arrière. Votre coccyx vous remerciera.

Nous nous sommes ensuite dirigés à l'entrée des sentiers pour utiliser le trottoir comme une mini-drop. Nous avons pratiqué à atterrir les deux roues en même temps. Pour certains jeunes, ce fut leur première expérience dans les airs.

Rendu dans les sentiers, nous avons pratiqué la drop qui se trouve dans les parcours des courses régionales XC. Après le trottoir qui était situé dans un environnement accueillant, nous sommes allés essayer la drop en sentier entourée d'arbres et dont des racines se trouvent après. Le niveau de difficulté a augmenté.

Après, nous sommes allés au double-saut de roches. Certains l'ont même réussi. À cet endroit, quelques explications sur l'aménagement de cet obstacle ont été données. Les roches ont été placées à des endroits stratégiques et je leur ai expliqué comment tout a été calculé.

Mais le meilleur restait à venir. En effet, c'est lorsque nous sommes arrivés au plateau/step-up que les jeunes ont pu réaliser à quel point ce que nous avions pratiqués allait être payant. Après quelques explications, la plupart ont réussis à sauter le plateau sans toucher à la partie horizontale du sommet (prise du «take-off» du saut et atterrissage dans le «landing») et en atterrissant dans la partie descendante du plateau.

Pour ma part, j'ai fait une démonstration du saut «step-up». En partant de la rampe de bois située au départ de piste de dual-slalom, je n'ai pas eu à freiner ou à pédaler pour réussir le step-up. On se laisse aller sur son élan et ça se fait sans effort. C'est vraiment une belle sensation et les jeunes ont beaucoup appréciés ce qu'ils ont vu. Mon rôle était également de leur présenter que plus on travaille fort en vélo de montagne pour s'améliorer, plus on arrive à atteindre un niveau supérieur. Même chose au niveau de l'aménagement des sentiers!!!

Par la suite, je leur ai donné quelques trucs de «body positionning» pour faire, dans les airs, redescendre le devant de leur vélo afin d'atterrir dans la pente descente du plateau en toute douceur.

J'ai aussi fait une démonstration d'un saut à haute vitesse «passif»: l'appel du saut n'a pas été absorbée causant un envol dans les airs trop important pour la longueur du plateau utilisé). La démonstration suivante, à la même vitesse, j'ai amorti l'impulsion que génère le saut en utilisant la technique du «petit bonhomme et grand bonhomme». En exécutant ces deux sauts, je leur ai montré comment on se doit d'être «le boss de la situation» peu importe la vitesse ou la grosseur des obstacles.

Afin de motiver la future génération à s'impliquer, lors de cette journée spéciale, nous leur avons présenté le résultat du «digging» en leur faisant réaliser que plus on travaille les sentiers, plus notre terrain de jeux sera varié et intéressant. Et ça, croyez-moi, ils s'en sont rendus compte ;)

Remerciements:
Je désire remercier Éric Lapointe (entraîneur-cycliste) qui a eu l'idée de la journée wheelie/drops/jumps avec les adolescents du volet récréatif, l'entraîneur Antoine Marceau pour les photos, les membres du conseil d'administration du Club Cycliste Subway-Génétik pour avoir embarqué dans le projet et le CECRG pour avoir accepté l'aménagement des obstacles pédagogiques.

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