16 mai 2012: Aménagement d'obstacles pédagogiques XC au CECRG, 2e partie

«If you can't roll it, jump it!» (Si vous ne pouvez le rouler, sautez-le!)
«Airtime = fun» (Temps dans les airs = amusement)
«Air, the easiest way!» (Air, la façon la plus facile!)

À première vue, décoller les roues du sol de son vélo de montagne semble être téméraire et dangereux. En fait, c'est plutôt l'inexpérience et l'incapacité de maîtriser la phase aérienne qui le sont.

L'été dernier, lorsque j'étais au Saguenay, des cyclistes locaux m'avaient amenés à l'endroit qui les faisait le plus sacrer dans leurs sentiers de cross-country. Une succession de 3 belles racines dont 2 placées en angle qui faisaient déraper et chuter les cyclistes un après les autres. Tous les mots de la bible y étaient prononcés.

C'est alors que je leur ai fait une démonstration de comment on aborde ce type d'obstacle en vélo de montagne de descente ou en moto hors-route. Je me suis servi de la première racine comme d'une mini rampe de lancement et j'ai franchi les deux autres racines dans les airs. Un saut de moins de 10cm de hauteur du sol et d'une longueur seulement équivalente à celle de mon vélo de cross-country. C'était juste ça que ça prenait. De plus, ça se faisait aisément sur la vitesse d'élan du sentier (2e plateau, 4e pignon).

En souriant, je leur fait remarquer qu'ils pourraient continuer à pédaler aussi fort qu'ils le voudraient et s'entraîner aussi fort qu'ils le voudraient, mais tant et aussi longtemps que les roues de leurs vélo se poseront sur ces racines, une chute surviendra. Au lieu de lutter contre les obstacles, il faut changer sa stratégie et songer plutôt à s'en servir.

Après quelques essais, ils ont tous réussis à les sauter et maintenant, plus aucun ne désirerait essayer à nouveau de les rouler. En plus, dans les airs, c'est le seul moment où l'on ne subit pas les vibrations/impacts du vélo/terrain, alors ça relaxe brièvement le corps.

Sauts naturels
Les livres/DVD de pilotage de vélo de montagne provenant de l'Angleterre s'attardent beaucoup sur cet aspect. Ils appellent cela des «natural kicking bumps» et des «natural jumps». C'est aussi de ces ouvrages que proviennent les phrases citées au début de la chronique. Il est erroné que croire que la phase aérienne en vélo de montagne (cross-country et descente) ne se résume qu'aux sauts/drops artificiellement aménagés. Ci-dessous, deux roches du CECRG qui se doivent d'être sautées.

Obstacles au CECRG
Pour se familiariser à ces techniques, j'ai aménagé un plateau, un step-up et un double-saut au CECRG. Il ne reste que de la peinture orange fluorescente à mettre sur le plateau/step-up et ce sera fait le weekend prochain. Encore une fois, allez-y selon vos capacités et ne sautez pas d'étapes. Si vous ne maîtrisez pas la phase aérienne d'une drop, ne commencez pas à vous élancer sur un double-saut (avec trou entre les deux bosses) ou un step-up (endroit de l'atterrissage plus élevé que l'appel du saut qui nécessite de créer de l'impulsion en utilisant la roche placée avant le début du plateau). Une fois de plus, le jugement est conseillé!

Double-saut en Coupe du Monde XC
Pour conclure cette chronique, voici 2 photos prises lors de la plus récente épreuve en Coupe du Monde de cross-country. Les double-sauts font maintenant partis des obstacles que les coureurs d'endurance doivent affronter. Il y en aura aussi un dans le parcours des Jeux Olympiques de Londres 2012.

INDEX