16 avril 2003:
Le POURQUOI

À la suite de la parution de la chronique «Des choses que l’on se fait dire… par des gens qui ne «rident» pas», j’ai reçu un courriel de Pierre Gendron. Il me faisait remarquer que plusieurs des commentaires évoquait une question d’argent tel: «T’es fou de payer aussi cher pour un vélo».

Il me suggéra ce sujet de chronique: «Qu'est ce qui pousse quelqu'un à investir si cher et risquer de se blesser régulièrement?»

La question avait été posée par la reporter de l’émission SPAM (Musique Plus) lors de la Coupe Canada/Québec du Mont Tremblant cet été. L’animatrice demandait: «C’est vraiment pas facile le vélo de montagne (de descente). Vous brisez vos vélos, vous vous faites mal, vous dépensez plein d’argent…Qu’est-ce qui vous pousse à le faire coudonc?»

Les réponses variaient d’un coureur à l’autre, mais la meilleure citation est venue de Jocelyn Langlois, qui affirmait aussi avoir perdu 30 livres durant l’hiver en prévision de la saison de courses. Il ajoutait qu'il faisait tous ces efforts et ces sacrifices parce que: «J’aime trop le feeling de la bouette, de la vitesse, du bruit des roches qui cognent sur le vélo… J'me suis endetté, mais s’pas grave» .

J’ai fait ma petite enquête sur un groupe de discussion bien connu (www.dhracer.com) et je peux affirmer que chacun a un peu ses raisons personnelles.

-«Pour la sensation de se demander: Ça passe ou ça casse?» - No Fear

-«J'y suis accro, c’est ma drogue (bikeoïnomane). Ça me défoule pis ca m'évite de fesser sur le monde. Il y a du challenge, on rencontre pleins de monde, on visite plein de belles places, on est dehors, etc..» - James

-«Toujours la même recherche de sensations fortes et toujours dans des sports que peu de gens pratiquent. Je n'aime pas suivre les autres, je ne suis pas ''mainstream''. » - Pat Tellier

-«Pour le «feeling» de dropper, jumper, etc. surtout quand y a plein de touristes qui te regardent. C’est vraiment l’fun.» - Crazy

-«On «ride» pour le «feeling» incomparable qu'on ne retrouve pas nul par ailleurs.» - Lâches les brakes

Je pourrais ajouter aussi des explications que j’ai déjà entendues sur des sites des courses:

-«Quand je suis concentré sur ma ligne de course à emprunter, je ne pense pas au passé ni au futur: je vis le moment présent.»

-«Parce que mon vélo, il ne me dit jamais : Non pas ce soir.»

-«Apprendre la vie à la dure. Tu tombes, tu te fais mal, mais tu recommences pour voir si le prochain coup sera le bon. Bien souvent, après 2-3 essais, tu réussis»

-«Pour être avec ses «chums» et «tripper» avec eux»

Finalement, je vais terminer en y ajoutant ma petite touche personnelle.

«J'ai passé ma jeunesse à aller regarder les motocross dans le «pit de sable» proche de chez-nous. Bref, je «ride» un peu pour faire du motocross sans moteur et surtout pour le dépassement personnel. Quand je réussis à passer une section encore plus rapidement: je suis fier de moi et j'ai juste le goût de m’améliorer encore plus! J’investis beaucoup d'argent, mais ça en vaut la peine. Le meilleur de tout, c'est lorsque tu es à 70-75 km/h et que tu entends les roches cogner partout sur le cadre de ton vélo. WOW!!!!!! Ça te fait oublier tous tes tracas.» - PL


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